dimanche 27 décembre 2015

N° 42 - PREMIERES TOURNEES AFRICAIN'JOC

sur les routes guinéennes

Bonjour à chacune et chacun !  En vous espérant en bonne santé, là où vous vivez !
Pour ma part, je vais bien. J’ai terminé l’année 2015, en commençant ma mission Africaine et en visitant deux pays voisins, dont je vous fais un bref récit ci-dessous :

-          Visite au Burkina :
o   13 heures en Bus avec une petite dizaine de contrôles, surtout autour de la frontière….et surtout que le lendemain, cette même frontière sera fermée pour 4 jours, à cause des élections présidentielles et législatives ! j’ai eu le temps d’avaler un livre !!!
avec Valérie et Noëllie, qui nous avaient accueilli à....Jérusalem !
o   Les élections présidentielles et législatives : elles se sont passées dans le calme. Pourtant, de l’avis de beaucoup, il y avait un réel risque que les perdants l’acceptent mal.  Tout s’est bien passé : « nous sommes un exemple de tolérance ! » disent les Burkinabés !
affiches électorales.....
......aux ronds points
  
o   Pendant deux semaines, j’ai sillonné les quartiers de Bobo et Ouaga en me déplaçant à l’arrière d’une moto : jamais fait autant de moto de ma vie ! Et en plus, en ville, il faut être sur le « qui vive » ! 
en  moto dans les rues de Bobo ou de Ouaga
Pendant ces deux semaines, j’ai pu rencontrer plein d’anciens de la JOC qui veulent relancer le mouvement, ainsi que des prêtres et religieuses qui en portent se souci seulement….mais sans passer aux actes ! Espérons un redémarrage pour le bien des jeunes ! Je n’ai pas rencontré de jeunes en équipes….car pour le moment, il n’y a aucune équipe de jeunes sur tout le pays… mais il y a plein de projets de lancement dans les mois à venir….. Espérons ! De toutes ces nombreuses discussions, je retiens pour vous, le souci des anciens de la JOC d’une ville comme Kaya (à 110 kms de Ouaga) : « Tout autour de Kaya, qui est une zone minière, il y a plein de petits sites d’orpaillage…. Là, on retrouve des centaines de jeunes qui ont quitté l’école, laissé leur travail pour certains, et qui ont entre 12 et 15 ans et qui travaillent là dans des conditions misérables, rêvant de tomber sur une pépite d’or, et au risque de leur vie. …qu’est ce que la JOC peut faire pour eux, pour leur offrir un avenir meilleur ?...car ils rêvent tous d’argent ! Quoi faire ? »  Cette réalité-là se retrouvent malheureusement un peu partout, au Mali, au Sénégal, en Guinée ! Oui ! Quoi faire ???
avec les anciens jocistes de Kaya
o   Bobo-Ouaga : 5 heures de bus ! = 18 h en tout pour rejoindre les deux capitales….et  le retour en 1h 10 par avion, mais sans voir le paysage et 15 fois plus cher ! Faut savoir ce qu’on veut !

-          Visite en Guinée, dans le diocèse de Nzérékoré, au sud du pays, près des frontières avec le Libéria et la Sierra Leone ….la région où sévissait Ebola, il y a un an !  C’est dans ce diocèse que se trouve la majorité des jocistes…et même le siège national, et aussi François-Xavier l’aumônier national de la JOC . Je suis parti en taxi-brousse de Bamako jusqu’à Siguiri à la frontière (en  6 heures). Déjà une belle épopée : imaginez une voiture normale Renault 21 en break : c’est ce qu’on appelle communément un « 9 places » ! Effectivement on était bien 9, mais sans compter le chauffeur, ça veut dire qu’on est 10 adultes (et parfois bien charpentés comme moi !) Faites le calcul, il y en a 3 devant (dont le chauffeur !) 4 sur la banquette du milieu, et 3 dans la banquette qui est dans le coffre ! Ca c’est pour les adultes, mais imaginez qu’on y ajoute 4 enfants (de 2-3 ans…l’âge où on pleure facilement !) qui sont là avec leur maman ! = au total nous étions 14 personnes dans la voiture + la radio à tue-tête….ça ne manque pas de charme ! Ah, j’oubliais les bagages : tous sur la galerie  (heureusement renforcée….car parmi les bagages, il y avait un moteur entier d’une autre voiture !). Bon, vous allez me dire qu’on est complet….effectivement on a roulé sans problème jusqu’à la frontière….où il faut tout décharger à la douane pour vérification….et tout recharger !
on charge la voiture (avec un moteur de rechange sur le toit ?) pour faire route vers la Guinée
Après la douane, surprise pour les 100 derniers Kms avant Siguiri : on a trouvé encore de la place pour deux hommes qui sont montés sur le toit, et sur les bagages, pour faire route avec nous !!!  Les mesures de sécurité ne sont pas les mêmes partout dans le monde !

-          A Siguiri, première grande ville de Guinée,  les responsables de la JOC m’attendaient avec une voiture de la Mission, car la suite, c’est un périple organisé de paroisse en paroisse pour rencontrer les groupes de JOC. On a commencé par faire 450 kms de piste et de très mauvaise piste dans la forêt guinéenne…. Ce jour-là, j’aurai fait 18 h de transport ! En arrivant (à 2h du matin) on trouve facilement le sommeil, après une bonne douche pour enlever la poussière !
piste guinéenne
les voitures disparaissent dans les trous faits par les camions à la saison des pluies
-          La JOC dans le diocèse : elle est très importante et bien vivante : environ 500 militants, répartis dans  13 paroisses. Nous en avons visité 8 !.... (je vous fais grâce du nombre d’heures de pistes, et des aventures à chaque fois !). Les jocistes sont tous des jeunes travailleurs : beaucoup de gars travaillent dans les métiers du bâtiment…(nous sommes dans une région riche en minerais, forêt, plantations d’hévéas, palmiers, café etc…) Nzérékoré est la 2ème ville de Guinée… il y a du travail….mais le courant électrique seulement de 18h à 24 h et cela un jour sur deux ! Imaginez un centre de formation professionnelle avec 1 200 élèves, où il n’y a pratiquement pas de matériel pour les travaux pratiques (en maçonnerie, mécanique auto, électricité, chaudronnerie…) ça existe !  J’ai visité un tel centre à Nzérékoré ! Heureusement, il y en avait un peu plus dans la section menuiserie !
ouverture de la porte sainte à Nzérékoré le 13 décembre
Les filles de la JOC sont couturières, coiffeuses, gargotières (cuisinières). A Diéké (à 7kms de la frontière avec le Libéria) se trouve une grosse usine de fabrique d’huile, de savons et de caoutchouc (près de 4 000 salariés en tout) C’est énorme de trouver une telle réalité après des heures et des heures de pistes poussiéreuses ! Dans toute cette région, on boit du « vin blanc » qui est en fait la sève du « bambou raphia »… ça a un goût, disons « particulier » ! A chaque visite, on a eu droit au cadeau traditionnel pour l’accueil de l’étranger (les noix de Kola + un billet de banque)…. (Parfois un billet de 10 000 francs Guinéens, ce qui équivaut à un peu plus qu’un (1) euro !.... autant vous dire qu’ici, on parle souvent en millions !!!) et au moment du départ, on nous offre, qui un beau coq, qui un canard, qui 20 litres de « vin blanc »…et on voyage avec tout ça dans la voiture !
en cadeaux : du vin blanc et un coq
visite dans une usine de traitement du Caoutchouc
cadeau traditionnel : remise des colas
  
-          Mon passage dans le diocèse m’a permis aussi de sentir les conditions de vie des prêtres qui doivent vivre avec de petits moyens. Tel prêtre d’une paroisse isolée, n’a même pas un vélo pour se déplacer ! Les prêtres reçoivent des honoraires de messe équivalents à 1 euro par jour = juste de quoi se payer un litre d’essence !!! Mais le courage ne manque pas ! Je pense à ces jocistes de la ville de Macenta (là où a commencé l’épidémie Ebola, et où il y a eu beaucoup de victimes, y compris un jociste qui était infirmier) et qui –avec l’appui de la Caritas locale- veulent participer à la « rééducation des enfants » qui ont perdu toute leur famille et qui n’ont plus goût à rien, y compris d’aller à l’école. Bravo la JOC qui continue de remettre des gens DEBOUT !
accueil à Péla
avec les jocistes de Nzérékoré
réunion dans la chapelle de Péla
    

réunion avec les jocistes de Diéké

-          Visite à Mopti :  Je suis retourné à Mopti pour y vivre les fêtes de Noël et du Nouvel an avec les amis. C’était l’occasion aussi de faire le bilan (avec les responsables JOC) d’une première année de fonctionnement du projet « Riz-JOC ». Le bilan financier est loin d’être équilibré, mais c’est normal avec une première année : 
o    où il a fallu embaucher de la main d’œuvre pour défricher le terrain et y construire des digues (ce qui est fait, ne sera pas à refaire !)
o   où on n’a pas pu avoir les bœufs à temps, pour tout labourer et bien préparer le terrain
o   où on n’a pas replanter sur tout le terrain (d’où rendement moindre sur la partie semée à la volée)
Mais les espoirs sont permis pour une 2ème année !

repas de Noël avec la famille DABOU  

Pour  terminer, je dis à chacune et chacun qui vient sur ce blog :
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2016 !
Ensemble, faisons gagner la Solidarité, la Justice et la Paix !

la forêt classée en Guinée
QUELQUES ARTICLES PARUS DANS LA PRESSE MALIENNE :
la séve d'hévéa qui fera le caoutchouc 
  


-          Depuis des années, de nombreux jeunes africains meurent de soif et de faim dans le désert ou se noient dans la méditerranée en courant vers l’Eldorado que représente l’Europe à leurs yeux. C’est cela le drame de l’émigration. Aujourd’hui, de jeunes leaders africains sont déterminés à jouer leur partition dans la prévention de ce drame par l’information et la sensibilisation. Et cela bien avant le sommet euro-africain sur la migration que La Valette (Malte) a abrité du 11 au 12 novembre 2015.
-          C’est ainsi qu’il est prévu à Bamako un Forum sous-régional sur l’immigration, l’emploi et le développement durable du 10 au 12 juillet 2016. Et cela à l’initiative de l’Agence pour la citoyenneté, le développement durable et la promotion des entreprises (ACDDPE). Créer des emplois pour faire face au fléau de l’émigration vers l’Occident ! Tel est le défi auquel les pays africains doivent faire aujourd’hui face en posant des actes pour l’émergence du développement durable.
-          Moussa BOLLY
avec François-Xavier, l'aumônier national JOC
le souvenir de Joseph CARDIJN (fondateur de la JOC en Belgique en 1925) est sur toutes les chemises jocistes
-          =
-          Encadré : un incendie tue 18 migrants maliens en Algérie
-          Dix-huit immigrants maliens, dont deux enfants, ont été tués et 37 autres blessés dans un incendie qui s'est déclaré mardi 24 novembre 2015 à 03H00 du matin dans un centre d'accueil à Ouargla, à 800 km au sud d'Alger. Selon plusieurs témoins, c'est l'explosion de plusieurs bonbonnes de gaz utilisées pour le chauffage qui a déclenché l'incendie. Les migrants maliens sont regroupés dans ce centre d'accueil en attendant leur rapatriement dans les prochains jours au Mali. 
-          «L’incendie s’est déclaré à 03h00 (02H00 GMT), tuant 18 personnes et en blessant 43 autres à Ouargla», a déclaré le colonel Farouk Achour, un Officier de la sécurité algérienne. «Il y avait plus de 600 personnes sur ce site, un hangar avec toutes les commodités mis à leur disposition par les autorités locales et aménagé par ces migrants», a expliqué le colonel Achour.

-          Une enquête a été ouverte par la police scientifique et la préfecture pour en déterminer les causes. L’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens, supplantant la Libye en proie au chaos. Cet afflux a donné lieu à une hausse des comportements racistes, y compris des articles de presse, dénoncés par des ONG. En fin 2014, Alger a renvoyé dans leur pays environ 3.000 Nigériens après un accord avec Niamey.

fête diocésaine des amis de Kisito (ACE) le dimanche 27 décembre
célébration avec les Kisito

palmeraie
dates attendant leur traitement en usine.