mardi 17 février 2015

N° 34 " ETRE ou SUIVRE " ?

gros plan sur la fleur du kapokier


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le Kapokier en fleurs


-          « Je suis Charlie » 
Voilà ce que les Français, les Européens et bien d’autres ont brandi comme pancartes, en manifestant nombreux! Bravo pour la mobilisation…. Réussie, en grande partie, grâce à la force des médias qui savent utiliser le spectaculaire et manipuler l’émotionnel ! Mais, vu de loin (seulement de quelques milliers de kilomètres, au Mali), je me mets à réfléchir au contenu de cette pancarte, écrite en français : « Je suis Charlie » = qu’est-ce que ça veut dire ?  Quel est le verbe qui est utilisé ?
o   Le verbe « ETRE » ? : alors  OUI, je  SUIS Charlie, pour dire « Je suis en communion avec ceux qui souffrent, avec ceux qui ont été atteints dans leur liberté, dans leur intégrité, dans leur dignité, dans leur expression,  etc » !
o   Le verbe « SUIVRE » ? : Alors NON, je NE SUIS PAS Charlie, pour dire « je suis d’accord avec toutes les manières de faire et de dire, pour provoquer…. jusqu’à l’insulte ! »
Dans les manifestations (un peu partout dans le monde) il y avait, et il y a sans doute encore, de la confusion sur les pancartes et dans les esprits, entre ces deux verbes, ô combien différents (du moins en français !)
En tout cas, au Mali (comme dans bien d’autres pays), la majorité des gens n’étaient pas d’accord avec ces pancartes, et refusaient le verbe « SUIVRE »…. Si bien qu’il s’en est  « suivi » (jeu de mots !?) d’autres manifestations de désapprobation. Il y en a eu dans plusieurs villes du Mali, y compris à Mopti, le vendredi 23 janvier.  Ce qui est remarquable et exemplaire, c’est qu’elles ont eu lieu sans haine et sans violence. Bravo le Mali, terre de rencontres, terre de métissages.
A la descente du bac pour aller à Djenné

combien y a-t-il de poulets sur la moto ?
-          Visite de Vendéens :

Vincent est revenu avec 4 membres de sa famille…
repas à la mission
Ensemble, ils ont visité les amis ; et ils ont fait aussi de nouvelles rencontres. Ensemble, nous avons visité le projet « RIZ-JOC » qui avance bien…
sur le chantier de "Riz-JOC"
.et ensemble, nous avons commencé à « rêver pour d’autres projets ». Ils sont tous repartis, Vincent avec eux….
et repas avec les employés de la mission !
Avec l’espoir de revenir bientôt ! Ils savent qu’ils seront attendus et accueillis à bras ouverts.

-          Travaux de l’église de Mopti :
mise en place du faux plafond dans l'aggrandissement
Cà continue et ça avance bien. Nous en sommes à l’étape de la finition et des travaux annexes. Dans un mois (Inch Allah) ce sera fini. Un an de travaux, avec plus de 1800 heures de bénévolat (actuellement), 
installation de la grille (made in Mali) en clôture

et l’intervention de nombreux ouvriers du bâtiment, qui nous ont fait quelque chose de vraiment beau, et qui fait l’admiration de tous, y compris des passants et voisins Musulmans, qui nous félicitent d’avoir fait un beau lieu de culte !
dans un autre lieu de culte: à Rome !

chapelle de Tireli (pays Dogon)
-         la caravane de la paix, les vendredi 13 et samedi 14 février.
Autrefois (avant les événements de 2012), existait à  Tombouctou, un célèbre festival, appelé « festival du désert ». Depuis 3 ans, plus rien ne se passait…. Et voilà qu’avec les encouragements de plusieurs ambassades, une caravane de la Paix s’est mise en route, pour nous proposer un festival qui a parcouru 4 villes du Mali, pour se clôturer à Mopti. Il n’est pas allé plus au Nord, mais déjà c’est un exploit d’avoir réuni à Mopti pendant deux jours, des artistes, dont la plupart venaient des régions Touaregs, et qui venaient « annoncer la paix ». Leur témoignage était fort (aussi fort que les décibels de la sono !), en particulier celui des groupes de femmes réfugiées, qui ont créé leur propre groupe de chants et danses.
Une belle expérience qui n’appelle qu’à se renouveler, et qui nous redit que la chant, la musique, et la danse sont semeurs de réconciliation, car ils nous amènent à reconnaitre la beauté chez l’autre qui est différent de nous.
c'était gratuit....alors il y avait foule !

-         Les aides-ménagères à Mopti et Sévaré
Le MMTC (Mouvement Malien des Travailleurs Croyants) de Mopti et Sévaré porte le souci de ces jeunes travailleuses (de 12 ans, parfois 10 même, à 25 ans) qui sont « petites bonnes » comme on dit dans le langage usuel, et que nous (les mouvements d’action catholique) appelons « aides ménagères ». Une enquête est en cours depuis plusieurs mois, et commence à porter des fruits. Sur Sévaré une première équipe de 10 filles se retrouvent autour de Nathalie, une ancienne jociste. Et sur Mopti, après la messe d’un dimanche matin, les militants MMTC ont dénombré 10 jeunes aide-ménagères qui étaient présentes. Ils ont donné rendez-vous pour le dimanche suivant, en leur disant d’inviter leurs copines (chrétiennes ou musulmanes)…et voici que dimanche dernier, elles se sont retrouvées à 25, toutes heureuses d’être là, de parler et chanter ensemble. Décision a été prise de se retrouver ainsi le premier dimanche de chaque mois, pendant la petite heure de libre qu’elles peuvent avoir, à ce moment-là ! Une petite avancée prometteuse !
25 aides-ménagères réunies , ce dimanche 15 février à Mopti: une première !


-         QUELQUES ARTICLES DE PRESSE pour vous aider à suivre et comprendre l’actualité Malienne :

Pour ainsi dire, le gouvernement malien doit être vigilant dans les présentes négociations, en évitant les pressions d’où qu’elles viennent, fussent-elles de la communauté internationale, notamment de la France dont on dit qu’elle est «le parrain N°1» du Mnla et de ses alliés. En tout cas, avec les poses de mines, les attaques des positions des forces armées maliennes et étrangères, les récents événements de Tabankort, le Mnla et ses alliés jihadistes ont montré leur vrai visage : des terroristes qui prouvent à la face du monde qu’ils n’aiment pas la paix au Mali.
-          Le gouvernement entre l’enclume du Mnla et le marteau de la classe politique
Le gouvernement malien se trouve tiraillé. D’un côté, une partie de la classe politique malienne et de la société civile locale estime que le projet d’accord d’Alger sur certains points est favorable aux rebelles. D’un autre côté, pour les groupes rebelles, ce projet d’accord ne prend pas en compte toutes leurs revendications. Bamako, dit-on, marche donc sur des œufs. D’autant plus que, l’opposition malienne refuse à la fois la forme et le fond de la rencontre qui a eu lieu samedi. Celle-ci a refusé de s’associer au débat préparatoire de cette 5ème phase sur initiative du gouvernement.
Face aux propositions algériennes, la position du gouvernement malien est de plus en plus claire. Il souhaite un seul drapeau sur le territoire national et le respect de la forme laïque de l’Etat. Le projet d’accord reconnaît ces principes. Mais sur d’autres points, Bamako a des réserves. Il n’est pas question par exemple de transformer les trois régions du nord en une seule région administrative. Le gouvernement malien est d’accord pour la mise sur pied d’une armée nationale avec tous les fils du pays mais pas à n’importe quel prix. Le gouvernement affirme rester vigilant, pour qu’une forme d’autonomie qui ne dit pas son nom, ne soit accordée aux groupes rebelles. 
Bruno E. LOMA                                  Source: Le Reporter
paquets de calebasses à vendre
Le chemin d’un accord de paix définitif se durcit. Mobilisés dans la capitale algérienne plutôt qu’annoncés, les protagonistes des pourparlers inter-maliens s’y sont rendus moins enthousiastes que naguère et beaucoup plus éloignés des objectifs. En cause, les développements récents du climat marqué par l’intensification des hostilités et les risques d’enchevêtrement dans l’écheveau communautariste. La nouvelle donne inspire pourtant plus d’agressivité aux autorités que d’inquiétudes, malgré les prémisses évidentes d’amplification de la crise.
Au lieu donc des ultimes retouches au pré-accord, les efforts sont plus consacrés au déblocage de la vicieuse donne qui s’est invitée dans le processus du dialogue inclusif inter-malien : les règlements de comptes entre forces unionistes et autonomistes. Il s’agit notamment des mouvements armés de la Plateforme et de la Coordination. Des disputes pour le droit de représenter les populations du Nord ont éclaté des combats intenses pour le contrôle des positions stratégiques. Les forces de la Minusma s’y sont prises par un arbitrage très contesté avec un accord mitigé unilatéralement passé avec le Mnla et ses alliés. De quoi exaspérer la partie adverse et susciter les antipathies au point d’en découdre par la violence et les tirs à balles réelles sur des manifestants à Gao.
formation pour les responsables des communautés chrétiennes de base
La salve de dénonciations et des accusations de partialité qui en ont découlé  n’ont l’air d’avoir freiné les ardeurs de la représentation onusienne. En tant qu’organe pilote du mécanisme de suivi de l’Accord de Ouagadougou, la Minusma est en effet initiatrice d’une réunion d’urgence à Alger en vue de revisiter un instrument sur lequel tous semblent avoir passé l’éponge……
Doit-on en déduire les signes avant-coureurs d’un échec du processus d’Alger et, partant, du processus de décrispation ? Rien n’est plus évident, et pour cause. Certains acteurs, qui affichaient naguère un grand optimisme, se rongent déjà les ongles pour identifier les causes du blocage. D’autres en ont même tiré la conclusion que le dialogue inter-malien est alourdi par l’intrusion d’interlocuteurs inopportuns …..
Face à cette donne, il est clair que le choix des autorités est vite fait entre les mouvements séparatistes hostiles à l’unité nationale et les loyalistes favorables à l’intégrité territoriale. En attestent les sorties successives d’IBK devant les populations de Gao et, plus récemment encore, devant les compatriotes résidents en Turquie. A chacune de ses sorties, le leitmotiv a été le même : le président de la République a clairement présenté les mouvements de la Plateforme comme des patriote qui se battent contre la division de leur pays et font échec aux velléités sécessionnistes de l’ennemi. Ce n’est pas tout. Par ailleurs requinqué par leurs récents succès encou­- rageants autour de Tabankort, le chef Suprême des armées s’éloigne peu à peu de la modestie que lui a imposée la mésaventure antérieure des troupes maliennes à Kidal. « Nous allons prendre les armes s’il le faut », a-t-il constamment martelé dans un ton et un tempérament qui  laisse entendre que les autorités n’ont pas définitivement renoncé à en découdre avec la rébellion par la guerre. Le vent pourrait certes tourner temporairement en faveur d’une telle option mais il n’est point évident qu’elle soit le chemin qui mène à la solution durable et définitive tant prônée.
A . KEITA                                           Source: Le Témoin


c'est l'époque de la confection des briques en banco

et on charge !

bord d'un puits avec les poutres usées par les cordes

échelle typique au pays Dogon

rando sur le plateau Dogon


Un hippopotame mort sur les bords du Niger: l'attraction du jour !

Rosine (à peine trois ans) et qui sait mettre le bébé dans le dos, vous salue bien!

8 février : la messe était animée par le JOC à Sévaré !


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