samedi 17 janvier 2015

N° 33 BONNE ANNEE 2015





Ombre de randonneur au pays Dogon


Bonjour  à chacune et chacun!



un chargement du tiges de mil

Et  comme le mois de Janvier est le mois des vœux, et que par Internet, on s’en envoie des centaines et des centaines…. Je me permets d’en sélectionner UNE CARTE PARTICULIERE avec un beau texte que je vous mets ci-dessous :  (Merci à l’auteur José !)
« Quand on dit, deux mille quinze, il y a 15 ! Et il me vient une image de passion pour les gens du Sud-Ouest de la France (mais pas exclusivement pour eux ) :  l’image de la partie à gagner, celle du Rugby.
PLANTER UN ESSAI, et le transformer ! Former un ruck et porter ensemble un jeu gagnant. Sans pénalité, ni carton blanc, ni carton jaune. Faire un jeu collectif et avancer…
Le ferons-nous cette année ? Il y a tant et tant à faire avancer !
Pour une troisième mi-temps de fête, y invitant tous ceux qui sont présents autour du champ de jeu, aussi passionnés, poussant avec nous, à leur manière. La gagnerons-nous la Coupe de l’Espérance ? Elle nous tient à cœur et nous le pouvons ! (« podémos » disent les indignés Espagnols, et c’est ainsi qu’ils se nomment en s’organisant)
NOEL , c’est « Naissance » , c’est aussi « Nouveau » ! Laisserons-nous un peu d’espace dans nos vies pour laisser s’installer un peu de nouveauté, pour laisser venir « Celui qui rejoint le camp de l’Homme » ?
Un peu de passion pour l’Humain, ICI et SUR NOTRE TERRE ? Tu es, nous sommes, vous êtes tous nécessaires pour gagner la partie, selon la rapidité, l’agilité, la robustesse, le gabarit de chacun, les uns entrainant les autres.
Je te et vous souhaite à toutes et à tous, UNE ANNEE DE PASSION, dans la partie à jouer et pour que la vie soit toujours victorieuse ; nous y croyons, mais ENSEMBLE !
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vus e lever une grande lumière » : mettons-la au cœur de nos existences, pour FAIRE UNE ANNEE  « D’INDICIBLE ESPOIR » comme le disait Jean Jaurès.  Bonne Année »

La barque de la JOC qui permet la traversée du Bani et du Niger




Avec les soeurs ouvrières de la maison de Nazareth

NOEL A SOFARA

Cette fête de Noël, je l’ai vécu à 80 kms de Mopti, dans un petit village (de 7 000 habitants, quand même !) appelé Sofara. Dans ce gros village, donc, une petite communauté chrétienne, composée surtout de Dogons, entourés de Peuls et de Bozos (pêcheurs), qui ont toujours résisté à l’évangélisation chrétienne. La communauté chrétienne catholique représente à peu près une dizaine de famille. A ceux-là, il faut ajouter une quarantaine de jeunes migrants Burkinabés qui viennent travailler dans la région pendant 7-8 mois, chaque année. Ils sont travailleurs journaliers dans les rizières ou pour le jardinage. Voilà pour le contexte humain.
Le décor ? Dans le quartier où se trouvent la mission et la chapelle, il n’y a pas de courant… alors dès 18h 30, on est déjà dans l’ambiance de la nuit. Heureusement, j’ai apporté ma frontale ; c’est pratique, on a les mains libres, et puis surtout, en l’orientant vers le bas, on ne risque pas « de torcher les gens » (comme on dit ici). Entendez : on ne risque pas de les éblouir avec la torche ! Pas d’électricité…donc pas de guirlandes dans les rues, ça va de soi ! Rien qui annonce Noël, sinon le bruit ordinaire de la vie du quartier et les cris ânes !

futur Chrétien ?


Le Réveillon ?  Ah ! j’allais l’oublier ! Avant la célébration, on a partagé le repas avec la famille du catéchiste et quelques jeunes Burbinabés arrivant des champs, et fatigués. Un plat de « riz au gras » (repas ordinaire, ici) et un petit poisson (de 20 cm de long) que nous nous sommes partagé à 4 personnes ! C’était tellement frugal et bon que cela « avait un goût eucharistique » !
La Célébration ? Prévue à 20h 30…. Alors vers 20h 15, on s’est dirigé vers la chapelle. J’entendais des chants de Noël…je me disais « la communauté est déjà rassemblée et est en train de répéter ! » (réflexe européen !). On arrive devant la porte à 20h 20… elle est encore fermée, et personne n’est arrivé ! Les chants qu’on entend viennent de l’église protestante (voisine de 500 mètres) et qui a mis un haut-parleur à l’extérieur !  Les gens arrivent, les uns après les autres… doucement. A 20h 45, nous sommes une petite trentaine de personnes , dont une moitié d’enfants, dans la pénombre et dans le silence…. Ce silence m’impressionne à tel point que je le fais méditer avant de commencer les chants. Je me souviens de ces nombreuses veillées de Noël, en Vendée, où une demi-heure avant la célébration l’église est déjà remplie d’une foule bruyante (sortant de, ou se préparant aux réveillons), et moi, courant à droite ou à gauche pour mettre au point le montage audio-visuel qui pourra permettre d’accrocher l’attention de cette foule …. Ici, à Sofara, rien de tout ça…on est au calme dans le silence, dans la nuit, dans une chapelle sans électricité, sans décoration particulière…et même sans crèche ! Mais nous sommes peut-être DANS la crèche ? En tout cas, un âne passant dans la rue, salue de son cri…. Pas vu le bœuf, il est sans doute encore aux champs ! La messe se passe tout normalement, avec les chants adaptés, et se termine dans la cour de ma mission par des danses  pieds nus dans la poussière.

Dans la danse, après la messe de Noël



au rythme des Djembés

A Minuit, on arrête la danse pour aller dormir….mais c’était sans compter sur la sono hyper puissante de la communauté protestante qui va nous tenir éveillé jusqu’à 4 h du matin …. Et quand elle s’arrête enfin….ce sont les coqs qui prennent la relèvent !!! Douce nuit ! Sainte nuit ! Brrr !
Le lendemain, après la messe du jour, nous avons repris la route (Le Séminariste, David, et moi) pour venir fêter dans la famille de Luc (responsable JOC), de l’autre côté du fleuve Niger. Nous y avons retrouvé les jeunes jocistes, engagés avec lui dans le projet « JaRiz-JOC » (Jardinage+Rizière avec JOC)

LA VISITE DES VENDEENS :

Réveillon du 31 décembre avec la  famille Crepeau, chez des amis.



Quelques heures avant de quitter la famille Crepeau

Ils sont 4 ! Ils sont venus de loin (comme des « mages »), leurs valises chargés de cadeaux (chocolats, saucissons, vin…), et en suivant l’étoile de la confiance : Ils n’ont pas eu peur des moustiques, d’Ebola, des secousses sur la route ou de la fraicheur (eh oui !) matinale…. 

Devant la célèbre Mosquée de Djénné



l'intérieur de la Mosquée
la Maison Blanche = la maison des jeunes à Djénné
Marche sur le plateau Dogon

Avec eux, j’ai fait de nombreuses visites d’amis à Bamako, Ségou, Mopti et Sévaré…, marché pendant 3 jours le long de la falaise du pays Dogon, et discuté de l’avenir du Mali et du monde.
Pour en savoir plus, essayez de les rencontrer et de les « faire parler » ! Vous devez les trouver du côté de La Roche sur Yon ou de Challans (en Vendée, tout cela !) où leur bonne étoile a dû les reconduire !
culture des oignons au pays Dogon



A Iréli avec Emile, responsable de communauté et Bakary le guide.  


Avec Oumar, fabriquant de pirogues à Mopti

lever de soleil sur la falaise

LE SUIVI DES EVENEMENTS en France .
Comme vous, sans doute, du 7 au 11 Janvier,  avec les visiteurs Vendéens, nous avons vécu en écoutant ou regardant ce qui se passait à Paris ou dans les environs. Comme vous, j’ai compris  la douleur des personnes touchées…. Et comme vous, j’ai vibré à cet immense élan de fraternité internationale pour dire « NON à la Violence, à la barbarie, au fanatisme, etc »
Tout en admirant ces foules solidaires, je me demande quand même :
- « Pourquoi on ne se mobilise pas autant, pour dénoncer les centaines, voire les milliers de morts (en méditerranée ou ailleurs) que NOUS, EUROPEENS , NOUS PROVOQUONS,  en bloquant exagérément nos frontières ? »
- « Pourquoi les 2 000 (deux mille) morts provoqués –dans les mêmes jours- par un mouvement fanatique au Nigéria, sont un événement passé presque inaperçu ?
- d’autre part, la suite des événements, avec la parution de nouvelles caricatures provocatrices, peut amuser les gens de l’Hexagone, mais cela ne fait pas rire dans les pays à majorité musulmane (comme le Mali), et je me demande si cela est constructif pour la Paix et l’entente dans le monde ! Pour vous en dire plus, voici des extraits d’articles parus hier dans la presse Malienne.

Dès qu'il y a de l'eau, on cultive au pays Dogon !


La chaine de solidarité internationale, intensément manifestée à Paris le 11 Janvier 2015, pour condamner les assassinats d’hommes de média au siège de Charlie hebdo et dénoncer l’usurpation de l’Islam à des fins de terrorisme rampant, a été largement étouffée par la republication des caricatures querellées. Faute d’avoir pris en compte une dimension de la mesure, cette solidarité légendaire, symbolisée par la marche républicaine du dimanche dernier, est en proie à une rupture inattendue et assez dangereuse pour la liberté de la presse.
Nous l’écrivions dans notre édition du mercredi, publiée presqu’en même temps que celle à grand tirage de Charlie hebdo : « Cette caricature amusera l’Hexagone qui la couvre de sa constitution. Mais elle agacera des centaines de millions de musulmans dont la constitution interdit toute image de leur prophète ». « Mettre Mahomet en une de "Charlie", c'est tuer l'esprit du 11 janvier ». Lire la publication du Courrier International (P3).
La rupture dans l’élan de solidarité, qui est liée à la persistance dans ce qui est considéré comme blasphématoire dans la religion d’autrui, ne profite à personne

Hier, le ministre sénégalais de l’Intérieur a annoncé l’interdiction au Sénégal de la distribution et de la diffusion « par tout moyen » des éditions de mercredi de l’hebdomadaire français Charlie Hebdo, dont la Une comporte une caricature du prophète Mahomet.
Au Mali comme au Sénégal, l’opinion publique dans l’ensemble, tout en condamnant la tuerie, est autant choquée par la caricature du prophète.
La présence à Paris, dimanche à la marche républicaine, des présidents Macky Sall et Ibrahim Boubacar Kéita, aux côtés de ceux qui scandaient « Je suis Charlie » a été critiquée par leur société respective. Au Mali, certes la Maison de la presse a ouvert un livre de condoléances signé par les responsables d’associations de presse, les Directeurs de publication, solidaires avec leurs confrères assassinés. Et le portail est barré à la banderole, « nous sommes tous Charlie », mais au sein de la société civile malienne, les « je ne suis pas Charlie », sont de loin les plus nombreux. Pour avoir participé à la marche républicaine, un leader religieux malien, Imam Ousmane Chérif Haïdara, a dit tout haut ce que les autres disent tout bas : « j’ai pitié du président IBK, il n’a pas le choix ».
Mercredi, date du grand tirage de Charlie hebdo des Mauritaniens sont descendus, dans les rues de la capitale Nouakchott, pour manifester leur colère après la publication d’une nouvelle caricature du prophète Mohamed. Selon le site d’Alakhbar, les manifestants ont été stoppés par la police à quelques dizaines de mètres de l’Ambassade de France vers laquelle ils se dirigeaient. Ils ont accusé l’Etat français de "complicité" avec l’hebdomadaire satirique. Ils ont en revanche brandi des slogans favorables aux frères Kouachi les auteurs de l’attentat à Charlie Hebdo, indique Alakhbar. Les mesures de sécurité ont été renforcées au niveau de l'Ambassade de France et les axes y menant ont été fermés.
la liberté de la presse ne signifie pas la liberté d'insulter », a déclaré Ahmed Davutoglu à la presse à Ankara. 

 Par ailleurs, le pape François a estimé hier jeudi que la liberté d'expression était « un droit fondamental » qui n'autorisait pas à insulter la foi d'autrui. Il ajoute que « tuer au nom de Dieu » était une « aberration ». « On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision », a-t-il dit dans l'avion qui l'emmenait de Colombo à Manille,
B. Daou

sans commentaire
Publication de Courrier International                
VU DU MALI                                
Mettre Mahomet en une de «Charlie», c’est tuer l’esprit du 11 janvier



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