mardi 9 décembre 2014

N° 32 : RETOUR "DANS LA FRAICHEUR" ! 9 décembre 2014

Bonjour à chacune et chacun, qui (pour la plupart d'entre vous) vivez dans la fraîcheur des pays du Nord!

cherchez l'erreur !

RETOUR DANS LA FRAICHEUR, c'est le titre de cette nouvelle page :

- d'abord en ce jour: une pensée pour Serge LAZAREVIC qui vient d'être libéré, et qui va faire un heureux retour dans la "fraicheur européenne" , mais aussi la chaleur des retrouvailles.

- Fraicheur climatique, je l'ai trouvée en passant par l'Europe entre le 12 et le 25 novembre. Un petit séjour (3 jours) en Vendée; puis 10 à Rome, pour le 7ème congrès mondial sur les migrants (organisé par le conseil pontifical pour les migrations); puis 3 jours à Paris pour défaire et refaire des valises.
Souvenir de mon dernier voyage Mopti-Bamako, après avoir pris un gros "nid de poule".                                                       L'amortisseur, lui, n'a pas résisté!

- Pour ce congrès intéressant sur les migrants, je vous mets un bout de compte-rendu (ci-dessous, en fin de page)
Je retrouve un ami de l’Éthiopie (aumônier JOC) et qui est devenu évêque!


- Fraicheur politique au Mali: les pourparlers de paix qui se déroulaient à Alger, se sont arrêtés sans parvenir à un accord. On est au point mort, et rien de vraiment positif et constructif pour la Paix véritable, ne s'annonce vraiment. Fraicheur !

- Fraicheur sanitaire: l'épidémie Ebola est arrivée au Mali (annoncée officiellement le 11 novembre). Depuis ce jour-là, c'est un peu "la panique à bord" chez certains, surtout à Bamako. On ne se serre plus la main pour se saluer; on se lave les mains (à l'eau chlorée) à chaque entrée de lieu public.... bref, c'est le sujet de conversation journalier. En réalité (à ce jour), il y a eu 5 décès dans tout le pays (1 à Kayes et 4 à Bamako) et il ne reste qu'un seul malade (en traitement) et aucun autre cas suspect n'a été trouvé. Il semble donc que l'épidémie a été rapidement cernée, contrairement à d'autres pays, comme la Guinée, le Libéria ou la Sierra-Léone.

- Fraicheur ecclésiale: du coup, cette épidémie Ebola a provoqué l'annulation de plusieurs rassemblements importants: le pèlerinage national à Kita (fin novembre): annulé ! le cinquantenaire du diocèse de San (7 décembre) : repoussé siné dié! le cinquantenaire du diocèse de Mopti: repoussé et regroupé avec la fête des ordinations...en septembre 2015 ! Cà fera des économies!
Démontage d'une vieille porte, pour faire le fond du bateau JOC

Installation d'un toit pour le panneau solaire
Cà  flotte.....et aux couleurs de la JOC.
- Fraicheur militante des JOCISTES.: Depuis 6 mois, un projet de Riziculture et de jardinage (appelé: JaRiz-JOC) est à l'étude avec une dizaine de jeunes au chômage. Ce projet a été soutenu financièrement par des associations de Vendée. Il est donc réalisable: un terrain de 3 ha a été trouvé et loué: un beau terrain de l'autre côté du fleuve. Pour y accéder, il faut donc un "moyen de transport": les pirogues existent, mais il faut payer à chaque passage! Nous avons eu la chance d'obtenir gratuitement une barque  métallique (de 6 mètres de long) inutilisée . Nous l'avons équipée d'un moteur électrique + batterie + panneau solaire. Elle a été terminée hier soir et mise à l'eau aussitôt. Et ce matin les premiers jocistes ont fait la traversée pour la première journée de travail. Le problème c'est l'investissement des jeunes: Nous avons voulu qu'ils s'investissent  eux-aussi dans le projet, en donnant de leur temps (faute de donner de leur argent). C'est alors que la moitié d'entre eux se sont désistés, préférant rester au chômage ou dans la débrouille ! Cà refroidit ! Fraicheur !
Devant le Vatican, avec Amélie (présidente Ci-JOC)
Devant le Colisée
A table avec Monicah (Kénya) et Amélie (France)
- Fraicheur "des glaces à l'Italienne" : même si le temps n'était pas à la canicule, je n'ai pas résisté trop longtemps en passant devant les marchands de glaces ! Après le dit congrès, je suis resté, en effet, 2 bonnes journées, pour me promener un peu dans cette belle ville, pour rencontrer quelques amis Maliens (en études) et pour travailler un peu avec les responsables de la Coordination Internationale des JOC ( CI-JOC)

ECHOS  DU 7ème CONGRES MONDIAL DES MIGRANTS:

Une femme -pasteur de l'Eglise Anglicane à Hong Kong- en col romain !


Trois cents personnes venant de plus de 100 pays, se sont retrouvées du 17 au 21 novembre à Rome pour un nouveau congrès sur les migrations. Parmi eux, une centaine d’évêques et cardinaux, une centaine de prêtres, et une centaine de laïcs et de religieuses ; tous engagés dans ce que l’église appelle « la pastorale des migrants ». Ce congrès est programmé environ tous les 5-6 ans. Cette année, le thème nous invitait à partager comment le phénomène de la migration permet le développement : développement de celles et ceux qui se déplacent, de leur pays d’origine, et du pays d’accueil. Vaste programme, car les réalités sont bien différentes, entre les pays où la pastorale s’investit surtout dans la liturgie et l’action paroissiale pour regrouper les migrants par groupes linguistiques, et les pays où (comme la France) l’Eglise s’engage aux côtés des associations pour accueillir les primo-arrivants dans les conditions les moins mauvaises possibles, ou encore les pays (comme le Mali ou ceux du sahel) où les migrants ne souhaitent pas s’arrêter, mais rêvent de l’Europe, même s’ils savent bien que les dangers du désert ou de la Méditerranée sont trop réels. Comme le disant le cardinal Végglio  président de ce conseil pontifical, en ouvrant ce congrès :  « La migration, c’est une voie toujours nouvelle pour la solidarité envers nos frères qui sont dans le besoin. »  Et le ministre de l’intérieur Italien, de rajouter : « La méditerrannée, c’est comme un nouveau mur de Berlin qui s’est dressé entre les pays de richesse et les pays de pauvreté, et Lampédusa, c’est comme le chek-point Charlie : là où se concentrent toutes les tentatives, tous les espoirs d’une vie meilleure. En une année, sont arrivés en Sicile, plus de migrants que d’habitants déjà sur place !»
Chaque journée du congrès était ponctuée par quatre temps : 1-un exposé sur « la Dispora et la coopération » , sur « migrants comme partenaires du développement », sur « la dignité du migrant »  2-une table ronde reprenant un aspect du thème (migrer en famille /les femmes dans la migration / les jeunes dans la migration), 3- Un temps en carrefour pour partager nos expériences 4-  des témoignages audio ou vidéo d’une quinzaine de pays. Parmi tous ceux-là, le témoignage de l’évêque de Tanger, a vraiment marqué l’assemblée. En voici quelques extraits : « les Etats ont fermé les chemins de l’Espérance pour les migrants !  Les Eglises n’ont pas le pouvoir de fixer les frontières géographiques, mais elles doivent déplacer les frontières de l’Espérance et de la Justice. Les Eglises doivent pouvoir influencer les décisions prises par nos hommes politiques…. Nous n’allons pas vers le migrant pour nous (pour rajeunir et dynamiser nos communautés chrétiennes, par exemple !) mais pour lui, pour ce qu’il est, et ce qu’il représente comme dignité humaine !... le « Seigneur ,sauve-moi » des psaumes, ou la parole de Dieu en général, n’a pas la même force quand elle est lue dans une cathédrale (où tout le monde l’entend plus ou moins attentivement)  et dans bateau de réfugiés qui cherche sa route. »


A L'audience privée avec le Pape François .


AUTRES REFLEXIONS ENTENDUES durant les carrefours ou temps en A.G. :
-          1 Milliard de migrants sur 7 milliards d’habitants sur la planète : c’est la plus grande migration depuis la seconde guerre mondiale.
-          40% des migrants du Sud vers le Nord, mais aussi 37% de migrants Sud-Sud
-          Notre mission de Chrétien, c’est de lutter contre la Xénophobie qui se généralise, sans raison.
-          La migration, une chance pour « la Pastorale de la Rencontre » comme l’a souligné le pape François.
-          L’Eglise doit aider les états à aller au-delà des lois et des règlements en place, en mettant l’Humain au centre de toute politique.
-          Nous pouvons accueillir vraiment, si nous avons d’abord compris que Dieu nous accueille tels que nous sommes.
-          Entre le pays de départ, et le pays d’accueil, il y a le temps du voyage et de la galère : Qui s’en occupe vraiment ? (appel en direction de pays comme ceux du Sahel)
-          De plus en plus d’enfants mineurs voyagent seuls. Qu’est ce qui pousse les parents à laisser partir ainsi leurs enfants ?
-          A la frontière Mexique/USA, sur les 48 000 mineurs recensés (en une année)  61% des enfants font l’objet de menaces de mort ou de violence de la part de gangs.
-          L’Eglise doit offrir des maisons d’accueil, en opposition aux centres de rétention ! Pour cela, il faut aussi travailler à la conscientisation des chrétiens pour l’accueil des étrangers.
-          Le « combat pour la Paix », doit être une priorité pour arrêter les guerres et les ¾ des migrations.
-          Les Eglises ne doivent pas parler seulement de la prière ou de la Liturgie pour aider les migrants, mais elle doit aussi poser des actes concrets pour leur venir en aide.
-          Le Développement, c’est d’abord un processus qui nous engage totalement, ce n’est pas un plan d’action, avec des objectifs chiffrés
-          Une société ne sera développée que si tous les citoyens –en particulier les plus pauvres- sont intégrés
-          Les risques pour les migrants sont des risques pour le Développement ! et les risques pour le développement, sont des risques pour notre avenir à tous.
-          Les migrants ne sont pas un « objet de débat » mais des « sujets à aimer »
-          L’Eglise doit savoir travailler encore plus en réseau, en acceptant de ne pas être le leader !
-          C’est parfois difficile de travailler avec les Musulmans quand ils se déresponsabilisent en disant « c’est la volonté de Dieu ! on n’y peut rien »
-          Il faut utiliser encore plus les médias, en montrant le visage prophétique de l’Eglise qui doit mettre au centre le visage de l’Homme.
-          Il nous faut faire un changement d’approche, un changement du regard vis-à-vis du migrant qui vit « une grande perte » en quittant son pays, et qui fait vivre « une perte » à son pays.
-          IL faut sensibiliser les institutions pour dire que le Développement ne peut être que global au niveau planétaire, et qu’on ne peut pas parler que pour son pays.
-          Il nous faut travailler AVEC les migrants et non pas POUR les migrants, et développer la « culture de la Rencontre »
-          C’est urgent que TOUTES les instances de l’Eglise soient accueillantes aux migrants.
-          Donner plus d’espace aux jeunes, pour qu’ils développent leurs talents, et écouter leur vision de l’économie et de la politique.

En admiration dans la basilique St Pierre.

UNE INTERVENTION REMARQUEE : celle de Mgr TOSO (responsable du conseil pontifical « Justice et Paix ») :
-          Le phénomène de la migration oblige l’Eglise à une nouvelle lecture Théologique.
-          La Pastorale des migrants doit porter une attention particulière aux enfants et aux femmes, qui sont les membres les plus fragilisés dans la migration.
-          Comment avoir une influence sur la politique des Etats d’Europe et faire changer l’accord de Dublin ? (pas de réponse trouvée !!!)
-          Que fait la commission « Justice et Paix » pour bousculer les instances de l’Eglise ?
ET CELLE DE MGR TOMASI (Nonce auprès des instances de l’ONU) :
-          La dignité humaine fait partie des droits humains fondamentaux. Elle ne dépend du « bon vouloir » d’un état et de ses responsables. !
-          Dans les Etats du Golfe, entre 30 et 75 % (selon les pays) sont des migrants qui ont des contrats très courts et travaillent au mépris de la dignité humaine.
-          Les USA ont déporté (renvoyé) plus de 2 millions de migrants, ces 2 dernières années 
-          L’Union Européenne ne dépense que 1% de son budget pour les politiques migratoires
-          Questions posées au Nonce : Combien d’horreurs faudra-t-il voir encore, pour que les Eglises et l’ONU se mobilisent plus en faveur des migrants ? Le droit d’émigrer existe, mais pourquoi n’y a-t-il pas aussi « le droit d’immigrer ». ? Que faire dans ces Etats du Golfe qui n’ont pas signé la plupart des conventions internationales ?
Différents types de calottes !

-         Ces quatre jours ont aussi été agrémentés de deux sorties réservées aux membres du congrès : une visite des musées du Vatican (en dehors des heures officielles) se terminant par un dîner de gala offert par l’ambassade de chine (Tawaïn) au St Siège !  et une visite au palais du pape où ce dernier nous a reçus pour clôturer le congrès par ses encouragements.
Dans la chapelle Sixtine

En conclusion, certains peuvent se demander pourquoi un Français Fidei-Donum représentait l’Eglise du Mali, et non pas un Malien ! Bonne question. J’espère bien qu’à un prochain congrès, ce sera un Malien. A ma connaissance, aucun Malien n’a participé aux congrès précédents ; malheureusement, la dite « pastorale des migrants » n’est pas le « maillon fort » de la pastorale locale, mais cela peut venir, car la réalité des migrants qui traversent (le plus souvent sans se faire remarquer) est de plus en plus évidente. Et la mise en place de deux maisons du migrants (celle de Gao qui existait depuis 3 ans, fermée en 2012 et qui va rouvrir le 1° janvier prochain ; et celle de Mopti que nous allons inaugurer le 18 janvier) devrait permettre de sensibiliser et mobiliser les chrétiens.
Et pour la petite histoire, je précise que la France était représentée par son délégué national qui est…Italien ; que le Niger était représenté par un prêtre…Espagnol (celui qui ressemble à Jésus sur la photo !) ; que la Belgique était représentée par un prêtre….Congolais ; que le Liban était représenté, par un prêtre…..Français !  Et bien d’autres pays, comme cela sans doute (je pense aux Eglises au Maroc, dans les pays du Golfe)…. C’est cela la mondialisation, ou plutôt l’universalité de l’Eglise ! Quoi qu’il en soit, j’étais heureux d’y être, et d’y retrouver les confrères de la région du Sahel. Maintenant, nous allons rester en contact pour nous soutenir et partager nos expériences au fur et à mesure.


Avec le délégué du Sénégal et celui du Niger

 -  Fraicheur à Mopti : Eh oui, le matin à 7 h il fait froid (environ 15 degrès!) on supporte une petite laine...enfin pendant une heure ! Après le soleil étant là, on oublie l'hiver! Mais les journées sont bonnes pour travailler aux champs (temps des récoltes du riz) ou dans les maisons. Pour notre part, nous avons repris le chantier de la cathédrale ! Mais nous allons sans doute être obligés de nous arrêter, en cours de travaux....faute de  finances !  Fraicheur !



Vue du chantier dans la cathédrale avant de couler une chape!
Recrépissage du mur extérieur
Une chape en couleurs, pour marquer les allées.

 Peinture des chaises


Démontage des vieux bancs

Merci de votre fidélité dans la lecture et la solidarité. et Bonne fin d'année 2014 à toutes et à tous.
Devant le Panthéon de Rome!









lundi 3 novembre 2014

N° 31 : "LA PLUIE...... C'EST FINI !"


Manque une roue? Ya pas d'problème, ça roule quand même !
 
Bonjour à toutes et à tous:
Depuis plus de trois semaines, il n'y a plus de menace d'orage, et les pluies sont finies.....il faudra attendre le mois de Mai ou Juin, pour voir l'eau tomber du ciel ! Même si le fleuve est haut (régulé par le barrage de Markala), et permet aux rizières de produire, nous venons de commencer la saison sèche.
Après un mois d'octobre un peu difficile (à cause de la moiteur) nous sommes maintenant dans la "bonne période": soleil et pas trop de chaleur! La saison propice pour le tourisme ! Je me prépare à accueillir des Vendéens en décembre, puis d'autres en Janvier, puis d'autres en Février: ça nous permet (à Vincent et moi) de rêver de Fromages, chocolat et saucisson !
Pour ma part, le rêve va vite devenir réalité, car je dois passer 2 semaines en Europe (France et Italie), ce qui va me faire une absence de Mopti pendant 3 semaines.
Déchargement d'un camion devant la Mission Catholique! Au fond du camion, il y a des tôles pour nous !!
Les nouvelles ici, ce sont surtout:

- DES VISITES SORTANT DE L'ORDINAIRE
   = FRANCIS: Un Français (entre 55 et 60 ans)  venant de Chambéry....en vélo ! avec , pas mois de 50 kgs dans les 4 sacoches ! Il a en projet de faire le tour du monde, et s'entraine en faisant "un petit tour en Afrique", en arborant fièrement un drapeau Catalan (origine de ses grands parents). IL a passé 4 jours chez nous; ça été l'occasion de bons partages!
On "donne la route à Francis" pour le Pays Dogon
   = GIGA: un jeune Slovène de 24 ans. Lui c'est la marche à pied et le stop! IL a traversé Italie, France, Espagne, Maroc et même la Mauritanie: 6 mois de promenade , seul.... Il a pris la route du Burkina, en passant par le pays Dogon, et il a pris un billet d'avion pour rentrer chez lui à Noël ! L'Aventure, avec un grand "A" !
Giga (décontract) avec Vincent

   = Sr SABRINA : supérieure générale de la congrégation des "soeurs ouvrières de la maison de Nazareth" (congrégation Italienne qui vient de s'implanter au Mali) et qui a le projet de soutenir fortement la JOC. On a beaucoup partagé. On se retrouve dans les même perspectives pastorales !
Sr Sabrina (Supérieure Générale, récemment élue)

- UNE SESSION PASTORALE DE RENTREE:
    Pendant 3 jours, du 28 au 30 octobre, nous avons vécu la session pastorale de rentrée  (avec tous les prêtres et religieuses disponibles). Cela a été surtout l'occasion de préparer les festivités du 50ème anniversaire du diocèse qui doivent avoir lieu les 13 et 14 décembre prochains !
les participants  pour la photo de famille
Vincent est venu se présenter lors de la session (le 3ème jour)


- DES EVENEMENTS CHEZ NOS VOISINS:
   = EPIDEMIE  D'EBOLA: Guinée, Libéria et Sierra Léone sont les pays les plus touchés. Un cas d'une fillette (décédée rapidement) a été décelé au Mali. Y-a t-il d'autres cas ??? Cela est l'occasion de sensibilisation des populations. Avec la JOC , des équipes de jeunes se posent des questions, sur le sens de ces épidémies et catastrophes (une tornade de vent a fait de gros dégâts en septembre).... ça va être l'occasion de faire Révision de vie! (affaire à suivre!)
Interviewé par les services nationaux des médias catholiques, sur l'évolution de l'Eglise.
   = REVOLUTION AU BURKINA : En 48 heures, mais avec des mois et années de préparation et de contestation, le Burkina a changé de régime....Ce sont nos plus proches voisins. Les gens ont des amis et de la famille au Burkina. Nous suivons cela, heure par heure, jour par jour..... et espérons, comme eux, une évolution le plus démocratique possible.


 - DES OCCUPATIONS
   = recherche d'un terrain pour le "projet RIZ-JOC"

sur un terrain possible, au bord du Fleuve Niger
 
  = le début des travaux pour le local destiné à devenir "LA MAISON DU MIGRANT". Les travaux ont commencé et avancent assez vite. L'inauguration pourra se faire à la mi-janvier, comme prévu.
Élagage en "toute sécurité"

début des travaux de rénovation
  
 =  Travail de rédaction et de mise en page des journaux diocésains de la JOC et du MMTC. Une nouveauté pour ces deux mouvements, qui sortent leur numéro 1, dans les mêmes semaines.


imrpimés à 80 exemplaires

le journal JOC (en Bleu) et MMTC (en jaune)



MERCI DE VOTRE SOUTIEN et de L’INTÉRÊT QUE VOUS PORTEZ  AU MALI et à l'AFRIQUE !









lundi 6 octobre 2014

N° 30 : LE TEMPS DES PLANTATIONS


Boureima vous écoute et vous reçoit cinq sur cinq
Bonjour à tous et à chacun.

La vie continue à Mopti. Le mois de septembre s’est passé calmement ! Presque pas de réunion… J’en ai profité pour faire l’état de lieux de trois grands projets (plantations ?)  en cours :
-          - Rénovation et agrandissement de la cathédrale
-          - Aménagement d’un terrain (avec la JOC) pour une action d’auto-financement (Rizières + jardinage)
-         -  Réparation et aménagement d’un bâtiment pour en faire « une maison du migrant »
Ce mois a été aussi l’occasion pour accueillir la « famille Malienne  de Bamako » :
-  Félicité (étudiante) a donné de son temps tous les jours pour commencer l’alphabétisation avec  trois employés de la Mission, et s'est familiarisée avec son ordinateur tout neuf !
Pendant qu'Angéline joue aux petits chevaux,, Félicité navigue dans son ordinateur

Angéline (8 ans) a appris à nager et à faire du vélo. 
-
entre le vélo.....


.....et la piscine !
- Alexandre s'est risqué (avec ma voiture) pour des cours de conduite auto….. 
- Serge (enseignant) est revenu du village pour aider son copain Luc dans la rizière et pour préparer sa rentrée scolaire.
Serge dans la rizière de Luc
A propos de rentrée scolaire….elle était prévue le lundi 29 septembre…. Mais la Tabasky (Aïd el Firt = fête du mouton) étant prévue le dimanche 5 octobre…. On ne commencera l’école que…le mardi 7  (demain) ! Inch Allah !
2 octobre : visite de deux Vendéens, habitant des Essarts : Daniel et son Fils Vincent = ce dernier ayant le projet de rester au Mali pour 8-9 mois dans le cadre d’un travail bénévole. Avec eux, visites obligatoires auprès des autorités ecclésiales et de l’enseignement.
visite chez l'évêque, Monseigneur Georges

DIMANCHE 5  OCTOBRE : Un collègue et ami de Serge, de religion musulmane et enseignant avec lui dans l’école catholique, nous a invités pour fêter la Tabasky. Bien sûr le mouton a été sacrifié, et était bon !
David (séminariste stagiaire) et Serge dégustant le repas de Tabasky
Ci-dessous, deux articles de journaux, pour vous aider à comprendre la situation politique dans laquelle vit le Mali aujourd’hui…. Et vous verrez que « rien n’est simple, et que tout reste à construire ! »
«Non au fédéralisme, non à l’indépendance, non à l’autonomie, oui à l’intégrité du Mali. Vive le Mali uni avec toutes ses diversités…», Tels sont les slogans qu’on pouvait lire ce jeudi 18 septembre 2014 sur les pancartes de plus d’un millier de marcheurs qui ont pris d’assaut les rue de la capitale des Askias(Gao), principale ville du septentrion malien situé à plus de 1210 Km de la capitale. Une manifestation contre toute forme de division de notre pays. Un pied-de-nez aux groupes armés qui montent la surenchère à Alger…
Au moment où les groupes armés torpillent les négociations directes à Alger, le médiateur algérien et le gouvernement du Mali doivent, désormais, faire face à une pression supplémentaire.
A savoir, la colère des populations maliennes qui n’hésitent plus à descendre dans la rue à travers le pays pour protester contre la signature de tout Accord qui ne respecte pas l’intégrité du pays. La dernière en date, est cette marche organisée hier 18 septembre 2014 par la coordination des mouvements de résistance dans la cité des Askias qui regroupe : le Gandakoy, le Ganda Izo, le MAA, les Associations de jeunes, les femmes, et autres corporations socioprofessionnelles etc.
Cette marche pacifique avait pour but de montrer à la communauté internationale que les populations de Gao ne sont ni de près ou de loin  associées aux revendications des indépendantistes et autres aventuriers qui crient à leur nom et à leur place à Alger. 
En effet, dans cette grande ville du septentrion malien, les populations se sont soulevées contre toute idée de fédéralisme, d’autonomie ou d’indépendance du nord de notre pays. En effet, dans un protocole, dit d’entende, signé le 12 septembre 2014, des groupes armés se sont mis d’accord sur un nouveau statut politique pour l’ensemble des trois régions du nord du Mali (Gao, Tombouctou, Kidal). Il s’agit de la coordination des Mouvements de l’Azawad regroupant le MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR 2, ainsi que les mouvements politico-armés signataires de la plateforme d’Alger (MAA et CPA).
Ce document prévoit dans son premier article: «un statut politique et institutionnel de l’Azawad à travers un système fédéral à faire reconnaître par l’Etat malien et la communauté internationale». Ainsi, à travers cette marche, la coordination des mouvements de résistance, vise à «montrer à l’opinion internationale que Gao n’a jamais demandé d’autonomie ou de fédéralisme», a indiqué Abdoulaye Boncana Maïga, le président des jeunes patriotes de Gao. C’est également «une manière de soutenir le président de la République dans sa volonté de maintenir le Mali uni », a-t-il ajouté.
Avant de conclure : «Nous disons non à toute forme de partition du Mali». Cette marche est partie de la place des martyrs (2ème quartier) pour prendre fin à la place de l’indépendance en face du gouvernorat sans heurts majeurs. Selon Boubacar Hama, l’un des marcheurs que nous avons pu joindre sur place, la marche s’est déroulée sans heurts majeurs. Une déclaration à été remise au gouverneur de la région pour qui de droit.  
Abdoulaye Ouattara Source: Lerepublicainmali 
Pour la fête de la Tabasky, nous avons été invités chez Konipo
Il y a quelques jours, des marches ont été organisées par le Mnla dans différentes communes pour soutenir les revendications d’indépendance de leurs représentants à Alger. A Ménaka, des vignettes « Etat de l’Azawad » sont vendues aux motocyclistes pour 5000 Fcfa, afin de pouvoir circuler. Samedi dernier, le 13, lors de la marche à Kidal, le Mnla a exigé que les commerçants Sonraïs ferment leurs boutiques et les rejoignent. Le lundi 14, à Ménaka, des « cartes d’identité nationale Azawad » ont dû être mises en circulation, avec l’intention probable de chasser ceux qui ne pourront pas la présenter. Il est clair qu’en l’état actuel de la situation dans le nord, « ou ça passe ou ça casse. Si les accords signés ne sont pas satisfaisants, le risque de guerre civile est inévitable ». Il faut que tous ceux qui sont au chevet du Mali le comprennent. Si jamais un autre Etat était installé ici, les communautés très largement majoritaires dans le septentrion ne l’accepteraient pas. Le Secrétaire général de la plateforme des cadres de Gao a même prévenu en disant qu’il faudra alors « s’attendre à un éboulement dans le Sahel ! » Lisez plutôt !
Si l’état civil fonctionne correctement à Gao, l’Etat est totalement absent des 3 communes nomades de la région de Gao. Les mairies qui avaient été remises en route progressivement en 2013, ne fonctionnent plus depuis les affrontements de Kidal, le 21 mai. Soit les fonctionnaires ont fui, soit ils refusent de reprendre fonction. Ils craignent « les nouvelles autorités » qui les administrent.
Par exemple, à Djebok, c’est le Mnla. À Tilemsi, c’est le Hcua. Dans les 7 communes du cercle de Ménéka, les entrées, les sorties, et l’administration sont contrôlées par le Mnla. De très nombreuses écoles des communes nomades n’ont jamais re-fonctionné. Il y a des enfants qui n’ont pas eu classe depuis bientôt 3 ans. On peut se demander ce que ces groupes armés veulent en empêchant la scolarisation des enfants maliens. Depuis le 21 mai, le Mnla se répand sournoisement hors de la région de Kidal, jusque dans les communes proches de Gao. Les gens se disent que, sans ces affrontements, on n’en serait pas là. Ils ont perdu confiance en l’armée malienne, en Serval, et en la Minusma, car toutes ces forces étaient présentes sur le terrain. Ils doutent aussi de l’efficacité des différents cessez-le-feu, puisque les signataires peuvent ne pas les respecter. Les populations ont pris conscience qu’il fallait qu’elles se prennent en charge elles-mêmes d’un point de vue sécuritaire. Toutes les communautés qui ne font pas partie du Mnla se sont retrouvées pour débattre. Elles en ont conclu que la première étape était leur propre cohésion sociale, leur propre entente intercommunautaire, c’est-à-dire entre Arabes, Maures, Peuls, Sonraïs et Touareg etc., mais aussi entre sédentaires et nomades. Elles ont décidé de faire front ensemble pour se défendre elles-mêmes face à la menace. Elles se sont bien armées et attendent ensemble.
Depuis le lancement de Serval, on évoque la nécessité de rendre justice à ceux qui ont été victimes d’exactions depuis janvier 2012. Rien n’a jamais été amorcé sur place. Mais, les gens sont patients. Grâce aux nombreux forums qu’ils ont tenus à Gao comme à Ansongo, ils ont compris les priorités. Certains criminels, qui ont commis des actes ignobles, sont de retour en ville. Les gens les ont rencontrés. Les choses leur ont été dites. Les sanctions pénales et le pardon viendront. Tout viendra en son heure. Quand on a beaucoup attendu, on peut attendre encore un peu. Personne n’oublie. La paix définitive ne sera construite que sur la justice, mais il faut d’abord arriver au seuil de la paix. Les populations attendent la paix aussi pour exiger qu’on leur explique pourquoi certaines choses ont eu lieu, et pourquoi on a laissé faire. Pourquoi, le 1er juin 2013, des Noirs ont pu être expulsés de Kidal ? Pourquoi et comment les événements ont pu avoir lieu les 17 et 21 mai derniers à Kidal ? Les gens veulent savoir, mais ça peut attendre après la paix.
La Minusma et la force Serval sont très critiquées. Les populations ne voient aucun impact de la Minusma sur le terrain, malgré l’abondance de leur matériel. Ils ne comprennent pas pourquoi telle ou telle chose est faite, ou pas faite. Il faudrait que cette force onusienne explique aux gens. Même si certains reconnaissent que c’est Serval/Barkhane qui peut faire barrage à un retour des groupes armés en ville, tout le monde constate que cette force favorise les indépendantistes au détriment des populations. Par exemple, le jeudi 11 septembre, des Arabes conduisaient des malades d’un de leurs villages vers l’hôpital de Gao. Des éléments de Barkhane les ont interpellés et emmenés, laissant les malades sur place. C’est l’armée malienne qui a dû conduire les malades à Bourem pour les faire soigner. Les gens se posent des questions et ne comprennent pas l’attitude de ces soldats français, donc celle de la France. Ils n’hésitent pas d’aller jusque dans leurs camps pour le leur dire ouvertement. Ici, les populations savent que la réoccupation armée des régions rode en brousse. Elles le constatent.  Elles savent que samedi dernier, le 13, lors de la marche à Kidal, le Mnla a exigé que les commerçants Sonraïs ferment leurs boutiques et les rejoignent. Une « bousculade » a eu lieu. Un véhicule transportant des femmes et des enfants Sonraïs a été renversé. Il y a eu un mort et des blessés. Le lundi 14, à Ménaka, des « cartes d’identité nationale Azawad » ont dû être mises en circulation, avec l’intention probable de chasser ceux qui ne pourront pas la présenter. Tout ceci les gens le savent, et sont extrêmement préoccupés. C’est pour ça qu’ici, les populations sont suspendues à ce qui se passe à Alger.
On parle beaucoup de la société civile dans la presse, or, cette expression induit les lecteurs en erreur. Ces gens ne représentent pas les communautés, ils ne peuvent pas parler en leur nom, car ce ne sont que des délégués d’associations. La preuve, avant la reprise des négociations, Modibo Keïta, le haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien, a écrit au gouverneur de Gao pour lui dire qu’il fallait envoyer deux représentants des communautés, qui devraient être choisis, après concertation, parmi les femmes, les autorités traditionnelles coutumières, les notables, les marabouts et les jeunes, et qui devaient être impérativement désignés parmi ceux restés sur place pendant l’occupation. La concertation a eu lieu chez le gouverneur, entre des délégués venus d’Ansongo, Bourem, Ménaka et du cercle de Gao. C’est un jeune et un cadre des chefs coutumiers, qui ont été choisis. Avant de partir, le jeune a rencontré toutes les organisations de jeunes ici. Il leur a présenté la feuille de route. Il a collecté toutes leurs propositions pour porter la voix des jeunes de Gao à Alger. Les femmes soutiennent ces deux représentants. Il est important de noter que ces deux là resteront tout le long des débats, contrairement à la « société civile », qui a déjà dû quitter les pourparlers pour repartir à Bamako.
D’autre part, des limites avec la région de Tombouctou jusqu’à la frontière avec le Niger, toutes les communautés se sont cotisées pour également apporter leur soutien aux groupes armés non séparatistes qui partaient négocier à Alger. Elles leur font confiance. Les populations gardent espoir que ces négociations aboutissent à un accord porteur de stabilité, mais elles craignent que ce ne soit qu’un accord de plus, qui, comme les précédents, en 1991, 1992 et 2006, n’amènera pas une paix définitive. Il est clair qu’en l’état actuel de la situation dans le nord, « ou ça passe ou ça casse. Si les accords signés ne sont pas satisfaisants, le risque de guerre civile est inévitable ». Il faut que tous ceux qui sont au chevet du Mali le comprennent. Si jamais un autre Etat était installé ici, les communautés très largement majoritaires dans le septentrion ne l’accepteraient pas. Le Secrétaire général de la plateforme des cadres de Gao a même prévenu en disant qu’il faudra alors « s’attendre à un éboulement dans le Sahel ! »  Le terrorisme international n’attend que ça.
Françoise WASSERVOGEL                                             Source: Zénith Balé
devant la moto-pompe achetée pour le projet "Riz-JOC"
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