lundi 30 décembre 2013

N° 23 MEILLEURS VOEUX..... DANS LE FROID !




-          Bonjour à chacune et chacun et tout d'abord MEILLEURS VOEUX POUR 2014 !

en route pour 2014.... avec les moyens du bord !
-          NOTEZ mon  NOUVEAU NUMERO DE TELEPHONE en France !
            Supprimez le 06 82 03 98 25
            Et enregistrez : 06 32 32 60 88

Une invitation à se mettre au travail de la terre !

QUELQUES NOUVELLES BREVES :

-          Nouveauté climatique : Il fait froid ! Il m’arrive même de mettre « une petite laine » (je veux dire un tee shirt ou un débardeur) le matin… mais à 9h, on peut l’enlever sans problème ! reste qu’il fait quand même bien plus froid qu’à Bamako (surtout à cause de l’Harmattan, ce vent qui vient du désert, et souffle presque tous les jours) … même si ce n’est pas comparable avec la France, je le reconnais ! Et on ne craint pas les inondations.... on n'a pas vu une seule pluie depuis mi-octobre et la prochaine sera en Juin... peut-être !

-          Nouveauté politique : le dimanche 15 décembre, les Maliens (en petit nombre) ont voté pour le 2ème tour des législatives. Cà y est : les 147 députés sont élus et la situation normale d’un pays démocratique est rétablie…. Après le coup d’état du 22 mars 2012 ! Presque 2 ans de situataion provisoire et transitoire !

-          Nouveauté judiciaire : L’auteur du coup d’état de mars 2012, le capitaine (promu Général) Sanogo, sous les vérrous, accusé d’assasinat de dizaines de parachutistes ! Des magistrats (eux-mêmes) arrêtés, pour abus de pouvoir, détournement et cie : du « jamais vu » au Mali. Mais le président IBK a affirmé fort : « Nul n’est au dessus de la Loi ! ». Nouvelle preuve en ce 28 décembre : l’annonce de poursuites judiciaires contre ATT, l’ancien chef de l’état qui a été destitué en mars 2012 et est réfugié au Sénégal ! 

-          Nouveauté religieuse : On vient de vivre de belles fêtes :
o   FETE DE NOEL. La nuit à Mopti et le jour à Sévaré. De belles assemblées chantantes, dansantes, avec des enfants qui miment l’évangile avec humour et simplicité… avec des amis Musulmans qui viennent participer à la fête. 
les amis de Kisito (ACE) miment l'évangile à la nuit de Noël à Mopti
o   FETE DES ORDINATIONS de Jean-Baptiste et Toussaint qui sont devenus prêtres hier,ce 29 décembre. Tout le diocèse était là bien sûr, représenté à Sévaré. Joie de tous ! Joie aussi de revoir l’évêque Georges revenu d’Italie la veille de Noël et qui semble en bonne santé. 


o   ! C’est l’occasion aussi de faire connaissance avec une nouvelle communauté religieuse (d’origine Italienne) les « sœurs ouvrières de la maison de Nazareth » qui viennent s’installer dans le diocèse !  Un de leurs charismes, c’est la pastorale des travailleurs… elles connaissent la JOC !.... affaire à suivre !
o   FETE d’ouverture de L’ANNEE DU CINQUANTENAIRE DU

DIOCESE : une année (2014) où nous réfléchirons à l’histoire passée et aux défis qui attendent le diocèse de Mopti, qui représente :
§  70 % du territoire Malien, soit plus que la superficie de la France !
§  30 000 baptisés qui sont des pratiquants réguliers, et répartis sur 5 paroisses + celle de Gao qui n’est pas assurée pour le moment

Repas, danses, rencontres d’amis… belle journée !

au moment de l'imposition des mains.... je suis le seul "blanc" !
Un événement qui aurait pu être grave, pour moi : le matin de Noël,  en partant célébrer à Sévaré, tout a failli basculer pour moi, vers 8h 45, en voyant venir un énorme camion surchargé. Il était tellement impressionnant que j’ai failli m’arrêter pour le prendre en photo !  Mais l’heure de la messe allait arriver… j’ai continué de rouler. Et quand on s'est croisé, celui-ci a percuté les branches d'un arbre.... j'en ai reçu plein de débris sur ma voiture, et c’est alors qu’une énorme charge (mal attachée) et bien plus volumineuse que ma voiture et pesant sûrement de 100 à 200 kgs, (vu le bruit sourd qu’elle a faite) est tombée à .... 2 mètres derrière moi !!   Pas eu le temps d’avoir peur, tellement c’est rapide ! Mais après coup, ça fait réfléchir !
L'énorme paquet sur la route, et les branches d'arbre que j'ai reçus sur ma voiture... et au fond, le fameux camion déjà surchargé (!) et qui avait ce paquet en plus !!!
-          (voyez la photo ci-jointe, où on voit les débris de l'arbre sur la route, et le fameux "paquet-cadeau"!). Bon! c'était Noël. « Dieu est avec nous », N'est ce pas ?! … Prions pour que ce soit Noël tous les jours sur toutes nos routes Maliennes ou Européennes!  …. Je ne regrette pas, pour autant,  d'avoir envoyé mes vœux 2014 avec des photos de transporteurs extravagants !!!
 Sur la route .....

...on fait ce qu'on ...pneu !


"Je suis là, dans le cercle, au milieu de la photo, et je vois la mission catholique... y a même "un Blanc" qui me prend en photo, je vais sortir sur le banc de sable, ce sera plus net pour lui !"
-          Samedi 28 : un ami exceptionnel s’invite à Mopti ! Il est venu par les eaux… Il vient tous les ans, parait-il, et reste là 2 ou 3 jours à regarder la ville, en restant au milieu du fleuve : c’est un Hippopotame. Parfois il vient avec des copains. Ce jour-là, il est seul, et tout le monde le regarde avec plus ou moins de curiosité. Moi, je filme ! Précision : en Bambara ( une des langues du Mali, "Hippopotame", ça se dit = "Mali")
)
photo prise au zoom depuis  ma fenêtre !

QUELQUES ARTICLES DE JOURNAUX :

Mercredi dernier,(27 novembre) au stade du 26 mars, le deuxième convoi de retour volontaire des déplacés des régions du Nord a  pris le départ en direction de leurs localités respectives dans le septentrion malien. Ce départ, organisé par le Ministère  du travail et des Affaires sociales, concerne au total 2271 personnes dont 120 élèves. Ces déplacés, avant leur départ, ont signé des fiches attestant qu’ils n’ont pas été obligés de quitter Bamako.

Ils viennent essentiellement de Bamako (1058) de Koulikoro (57) de Ségou (157) et Mopti (999). Leurs destinations sont: Gao, Diré, Tombouctou, Tonka, Kabala, Goundam, Niafunké, Bambara Maoudé. D’autres départs seront organisés dans les jours à venir car les déplacés se comptent encore par milliers à Bamako et dans d’autres régions du sud du pays.

Rassemblés par Ahmed M. Thiam             Source: Journal « Le 26 Mars »

un petit arrêt exceptionnel pour fêter le nouvel an ?
A l'occasion de sa venue à Paris pour le sommet franco-africain sur la sécurité, le président malien a accordé son premier entretien au « Monde ».

Vous êtes en France pour participer au sommet de l'Elysée sur l'Afrique, les 6 et 7 décembre. Tenir un tel sommet, à Paris en 2013, n'est-ce pas du néocolonialisme ?
Ibrahim Boubacar Keïta : Si c'était le cas, je ne serai pas là. Je ne crois pas non plus que cela soit l'intention de François Hollande que je connais depuis une trentaine d'années. Il y a des problèmes de sécurité en Afrique qui interpellent l'ensemble de la communauté internationale. La France agit en conformité avec sa vocation, sans aucune forme de paternalisme inacceptable, ni de néocolonialisme qui n'auraient aucune chance de prospérer aujourd'hui.

A quoi va servir ce sommet de l'Elysée sur l'Afrique ?
IBK : D'abord, il a le mérite de se tenir, de rappeler que sans la paix et la sécurité, tout le reste est vain. Nous avons de vastes problèmes de développement, il faut presque tout reprendre de zéro. Nous devons d'abord stabiliser nos pays et résoudre la question de l'Etat-nation. Aujourd'hui, ce vivre-ensemble est remis en cause de façon brutale au Mali. Même si nous avons été préparés par des crises cycliques d'irrédentisme, nous ne comprenons pas l'acuité qu'elles ont prise, avec cette revendication d'indépendance qui n'est assumée que par une infime minorité de la communauté en question .

Considérez-vous que le Mali est un pays sous tutelle internationale et jusqu'à quand les forces étrangères ont-elles vocation à rester sur le territoire malien ?
Le Mali ne sera jamais un pays sous tutelle et je ne serai jamais un président fantoche. Ces troupes ont vocation à aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale et sa souveraineté. Nous assistons, hélas, à une situation où la présence de ces troupes a empêché le Mali de rétablir l'autorité de l'Etat à Kidal, alors qu'il l'a fait à Gao et à Tombouctou.

Pensez-vous que la France a commis une erreur en nouant des contacts avec le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ?
Ce sont plus que des contacts, je suis très bien informé. Je ne peux imputer cette doctrine à François Hollande car je note avec bonheur que ce comportement est en train de changer de manière drastique. Nous ne comprendrions pas qu'il en soit autrement. L'armée malienne, cantonnée dans un fortin, ne pouvait pas circuler dans Kidal, où il y a eu une épuration ethnique. Tous ceux avec la peau noire ont été priés de quitter la ville. Cela, on ne le dit pas.

Selon vous, la France n'a plus de contacts avec le MNLA ?
Je n'ai pas dit cela. Nous-mêmes avons des contacts avec le MNLA. Mais la tragédie de l'assassinat des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre, qui m'a révolté et ému au plus profond de mon être, nous amène à nous interroger. Claude et Ghislaine sortaient d'un entretien avec le maître de Kidal, Ambeiry ag-Ghissa. Leurs ravisseurs ont franchi quatre barrages et sont repartis en retraversant les mêmes barrages, on se pose forcément des questions.

Si l'armée malienne avait été là, libre de ses mouvements, je pense qu'il en aurait été autrement. Laisser croire qu'un soutien au MNLA peut conduire à résoudre des prises d'otages est d'une naïveté déconcertante. La communauté internationale nous oblige à négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l'Etat. Je rappelle que nous sommes un pays indépendant. L'Etat malien est contraint de négocier avec un groupe armé qui s'en vante, dans quelle comedia dell'arte sommes-nous ?
Source: Le Monde (4 décembre 2013)


BONNES FETES DE FIN D'ANNEE  à chacune et chacun .....dans la simplicité et le partage, comme nous y invitent de nombreux mouvements!

lundi 2 décembre 2013

N° 22 VISAGES ET PAYSAGES




        2 décembre 2013
-          Bonjour à chacune et chacun ! Quelques flashes de ma vie ici, en textes et en images :
sur la piste en pays Dogon, on provoque un nuage de poussière !
rencontres insolites !
la piste a aussi ses surprises et ses dangers
ensablement dans la plaine au pays Dogon
-          Du 17 au 23 novembre, je suis parti pour une semaine en voyage au PAYS DOGON . Occasion de voir les missions catholiques installées à Bandiagara, Pel, Koro et Barapireli. Cela m’a permis de comprendre pourquoi, ils aspirent à une bonne bière fraiche quand ils arrivent à Mopti ! Vu l’état des pistes, et la quantité de poussière avalée, cela se comprend facilement !!! Cela m’a permis de comprendre un peu mieux la réalité de vie des gens… vérifier que les récoltes ont été très moyennes (dans la plaine) ou pas bonnes du tout sur la plateau de Bandiagara (où il y a 10% de terre cultivable et 90 % de rocher !).
le mil récolté est entassé, avant d'être mis dans les greniers
avec Serge, enseignant  à Koro
-          Le 24 novembre a eu lieu le premier tour des élections législatives : environ 1000 candidats (dont 150 femmes) pour 147 sièges à l’assemblée nationale.La campagne électorale n’a pas mobilisé les foule. Les nombreux partis politiques ont dû faire des alliances, parfois étonnantes. Le jour du vote, les foules ne se sont pas déplacées… on annonce 38 % de votants. Le second tour est prévu le 15 décembre. Ainsi sera rétabli l’ordre constitutionnel voulu par tous, et surtout par la communauté internationale ! Ainsi le pays pourra continuer de se reconstruire dans la Paix, la sécurité et la justice pour tous.
on affiche ses préférences électorales partout,.... sur le pare-brise de sa voiture
sur sa maison...
ou sur sa moto !

-          Durant ces dernières semaines, j’ai pu assister aussi à la mise en route de plusieurs équipes de JOC (jeunesse ouvrière croyante), dont six (6) équipes qui démarrent dans un gros lycée technique (catholique) avec celles et ceux qui sont internes.  Il y a aussi une nouvelle équipe MMTC (mouvement malien des travailleurs croyants) qui commence à Mopti même. Pour comprendre leur vie, voici quelques portraits (les prénoms ont été changés)

PORTRAIT DE JEUNE :
Je m’appelle Seydou…... Je suis né en 1984 à Mopti même, et je suis célibataire. J’ai essayé des fiançailles, mais ça n’a pas abouti. Je suis allé à l’école, mais j’ai arrêté en 6ème année, (équivalent de la 6ème en France)  pour pouvoir travailler et subvenir à mes besoins. Maintenant, depuis 3-4 ans, je suis des cours du soir. Je suis  au niveau de la 10ème année (équivalent de la seconde)
Le métier du cuir, je l’ai appris dans ma famille. Depuis que je suis enfant, j’ai vu mes parents (de la famille de ma mère) faire ce travail, et je l’ai appris en le faisant avec mes grands frères depuis 1997 jusqu’à 2007 ; je travaillais comme apprenti sans être payé. Depuis 2007, je travaille pour moi dans cet atelier et je suis inscrit comme artisan à la chambre des métiers. Mon grand frère est parti travailler en Angola. Un autre frère, travaille dans un autre quartier de Mopti.
Ce qui me plait dans ce travail, c’est que je suis heureux de le faire ; et je suis heureux parce que je l’aime ! J’aime faire de la création (de chaussures par exemple). J’invente des modèles. Le plus difficile pour moi, c’est le manque de matériel adapté ; pour coudre le cuir, on utilise une machine à coudre le tissu… alors ça casse souvent !
Moi, je trouve que avant de travailler, il faut avoir le cœur ! Avant de faire le travail, il faut l’aimer ! Et si tu l’aimes, tu as le courage pour le faire, et tu fais alors du travail sérieux. Car pour travailler le cuir, il faut faire les choses sérieuses, car c’est un travail minutieux et précis. S’il y a le marché et du travail, je peux gagner jusqu’à 60 – 70 000 cfa par mois (plus ou moins 100 euros), mais actuellement, il  n’y a pas de touristes et peu de travail.    
A la JOC, ce que je trouve qui est bien c’est qu’on se retrouve ensemble chrétiens et musulmans et qu’on peut discuter et agir, sans différence entre nous, et on apprend à mieux se connaitre.



PORTRAIT D’ADULTE :
Je m’appelle Gilbert, j’ai 51 ans, je suis marié avec Salimata et nous avons 4 enfants.Ma femme et donc musulmane, comme le dit son nom, on s’est marié à l’église sans problème, et mes enfants sont catholiques parce qu’ils ont voulu suivre le chemin de leur papa. C’est comme cela aussi dans toute notre grande famille.. Nous sommes originaires de Kayes, de cette région où beaucoup de Maliens sont partis ou partent encore pour la France. Quand j’étais jeune, j’aurais bien voulu partir, mais je n’avais pas les moyens financiers. J’ai beaucoup d’amis qui sont partis aux USA ou au Canada. Moi j’ai voyagé… mais dans le Mali ! J’ai quitté ma région d’origine quand j’étais enfant, j’avais environ 12-13 ans. Je suis parti avec mon grand frère (qui était professeur d’anglais) et j’ai fait mes études  à Mopti à partir de la 6ème. Il y a plus de 1 000 kms entre Kayes et Mopti. J’y suis resté, et ici mon premier travail ça a été d’être commis de commerce. Puis j’ai travaillé pour laver les motos et les voitures. Ensuite, j’ai travaillé pendant 4 ans à la mission catholique.J’ai quitté ce travail et je suis parti dans le Nord du Mali à Diré. Il faut une journée entière de transport pour y arriver. J’y suis parti seul, et j’ai laissé ma femme et mes enfants à Mopti. Là-bas, j’ai ouvert un bar, et j’y suis resté pendant 5 ans  (de 2005 à 2010). Je faisais la navette une fois par mois entre Diré et Mopti, pour faire du ravitaillement. En 2010, je suis retourné dans mon village natal, pour voir si je pouvais y installer un commerce ; j’y suis resté 8 mois, car ça correspondait avec les condoléances suite au décès de ma mère. J’y ai mangé toutes mes économies, et je n’ai rien pu faire.
Le 22 décembre 2010, j’ai retraversé tout le Mali et je suis revenu à Mopti. Pendant un an , je suis resté au chômage ; heureusement que ma femme travaillait dans un jardin d’enfants et apportait un salaire à la maison. Grâce à l’appui de mes camarades, j’ai pu survivre. Et le 4 décembre 2011, j’ai eu ce travail comme responsable d’un dépôt de boissons.
Ce qui me plait dans ce travail ? D’abord, je le connais ! c’est mon premier métier;  je l’ai trouvé dans ma famille… mon papa tenait un bar. Je suis reconnu dans ce travail, je gère la caisse, le dépôt et aussi les deux collègues qui travaillent ici. Et puis, grâce à l’alcool, on apprend à connaitre les gens, leurs besoins, leurs soucis !
Pourquoi j’ai rejoint le MMTC ? Parce que j’en avais entendu parler, mais je ne connaissais pas. Avec le groupe qu’on est en train de mettre en place, je trouve qu’on peut se faire de nouvelles relations et qu’on pourra se soutenir parce que la vie n’est pas facile. Le plus gros problème ici à Mopti c’est le logement. Ça me coute presque la moitié de mon salaire ; c’est énorme. Après il faut manger.. Le MMTC peut nous aider , je crois à mieux vivre notre vie quotidienne, car ce n’est pas facile d’être responsable d’un commerce quand tu travailles pour quelqu’un.po Ce qui est bien aussi au MMTC, c’est qu’on se retrouve ensemble chrétiens et musulmans ; c’est une chance ; pour nous c’est quelque chose de naturel, et en même temps, la Foi chrétienne, j’y tiens ! Personne ne pourra me l’enlever !

-          Nous sommes en décembre ! (en France aussi ?) çà veut dire que nous nous préparons aux fêtes de Noël et de fin d’année, mais dans une ambiance particulière. Voici l’article, déjà écrit pour un bulletin paroissial en Vendée, et que je suis heureux de vous partager :
NOEL AU NORD DU MALI, plus précisément à Mopti !
Pour avoir passé déjà 10 ou 11 fêtes de Noël au Mali, je peux vous dire comment va se passer la prochaine !  Apparemment, vu de l’extérieur, ce sera un jour « comme les autres ». Nous sommes dans un pays qui se dit musulman à 90%. Les Chrétiens catholiques représentent entre 1 ou 2%. Dans les rues, rien n’annonce cette fête. Les guirlandes électriques seraient  une provocation dans un pays où les 3/4 de la population n’ont  pas droit à l’électricité. Et ceux qui sont branchés (j’en fais partie) doivent subir de nombreux et longs délestages ! Pas d’articles particuliers ou décoration dans les magasins. La vie suit son cours… normalement. Dans les communautés chrétiennes, on s’y prépare matériellement, en achetant le fameux « pagne de la fête ».
pagnes de Noel 2013... vous voulez quelle couleur ?
 En effet, pour chaque fête (Noël, Pâques, ordination, etc) des kilomètres de tissus sont imprimés pour montrer l’événement. Tout le monde (ou presque !) en achète pour se faire confectionner une robe, un boubou, une chemise… Et le jour de la fête, tout le monde porte cet uniforme : une manière de s’habiller le cœur de manière nouvelle, de se sentir en communion, et aussi  d’afficher sa foi chrétienne aux amis et voisins. La nuit de noël, la célébration aura lieu vers 20 h (il fait nuit à 18 h 30)…deux bonnes heures avant des chants et des danses, et des sketches avec les amis de Kisito (équivalent de l’ACE) Après la messe, chacun rentre chez soi, comme il peut, car il n’y a plu de transport collectif. Le jour de Noël, messe à 9h (il fait déjà chaud) : même ambiance, mais  à cette célébration, la communauté chrétienne s’est agrandie avec les amis Musulmans, qui sont là aussi, par solidarité. Juste avant  la communion, il faut alors préciser que ce « geste est réservé aux chrétiens » ! Et la messe se termine par des danses qui se prolongent jusque dans la rue, au milieu des passants, et des travailleurs du port qui est juste en face de l’église de Mopti.
danse le jour de Noel (2010) à la sortie de l'église de Mopti, en face le fleuve
FETE DANS LA SIMPLICITE et DANS  UNE AMBIANCE INTER-RELIGIEUSE, comme l’est la vie quotidienne.

-          Cette année 2013, la fête de Noël est « doublée » (une manière de parler) par une triple fête qui aura lieu les 28 et 29 décembre, et que les chorales préparent activement : fête de la fin de l’année de la Foi + (surtout) ouverture de l’année du jubilé (50 ans de la création du diocèse) et ordination de Jean-Baptiste et Toussaint comme prêtres. …. Photos et compte-rendu au prochain blog !

QUELQUES VISAGES DE LA MISSION.... qui viennent vous dire "Bonnes fêtes de fin d'année...dans la simplicité et le partage!"

Elie, le gardien de jour

Brouahima, le cuisinier




 Brouahima, le cuisinier


avec Emma, la femme de ménage

avec Awa, aide-ménagère chez les religieuses
Nous les enfants, au club "amis de Kisito", nous vous disons BON NOEL